L’importance de la reconnaissance dans la valorisation de l’individu

Le TRA, thérapeute en relation d’aidemd formé avec l’approche non directive créatrice de Colette Portelance, développe des qualités essentielles afin d’aider la personne à trouver son mieux-être. Mon deuxième article portait sur l’importance de l’écoute dans l’accompagnement thérapeutique. Dans cet article-ci, j’aborde l’importance pour le thérapeute de développer sa capacité à amener la personne à reconnaître qui elle est, afin qu’elle arrive à découvrir sa valeur.

Le mot reconnaissance vient du verbe reconnaître, qui tire son origine du mot connaître. L’individu arrive à se valoriser par la connaissance de lui-même. Ceci dit, pour y arriver, Colette Portelance explique ce qui suit au sujet de la personne portant une blessure de dévalorisation :

« L’être humain qui a été dévalorisé toute sa vie aura du mal à trouver en lui-même la source de sa propre valorisation. L’homme a besoin d’abord d’être reconnu pour se reconnaître. »1

Si, comme elle l’affirme, tout être humain a un besoin fondamental d’être reconnu pour qui il est, c’est encore plus important chez les personnes portant une blessure de dévalorisation. Le manque ou l’absence de reconnaissance de la part de leur éducateur, les jugements et les critiques reçus, ainsi que leur propre jugement dévalorisant à leur endroit, peuvent maintenir ces personnes dans une roue incessante de dévalorisation.

Selon mon expérience professionnelle, il est d’une importance capitale pour le TRAmd de développer sa capacité à amener la personne à se reconnaître elle-même. Le TRAmd doit reconnaître la personne aidée dans ses forces et ses ressources au fur et à mesure qu’elle se dévoile, qu’elle se dépasse, qu’elle sort de sa zone de confort ou qu’elle accomplit avec succès une tâche ou un projet. Durant son processus thérapeutique, la personne qui a une blessure de dévalorisation a besoin de l’aide du TRAmd pour voir ses ressources intérieures et extérieures. Plus le thérapeute la voit dans sa réalité et la lui reflète, plus elle arrive à la longue à se construire une image d’elle-même lui permettant de développer son propre sens d’évaluation interne.

Dans l’approche non directive créatrice, inspirée de Carl Rogers, nous croyons que chaque individu possède les ressources nécessaires à son évolution, à la création et au développement de son plein potentiel. La personne aidée nous fournit de l’information sur ses forces et ses ressources. Il nous revient de jouer le rôle d’autorité bienveillante et de la mettre en valeur.

À ce sujet, j’aimerais vous proposer un exemple tiré de ma pratique professionnelle.

Je travaille avec une cliente que j’appellerai Sophie. Sophie a tendance à se juger et a de la difficulté à se reconnaître à sa juste valeur. Son auto-dévalorisation est en contradiction complète avec les belles qualités que j’observe chez elle lorsqu’elle me parle de son travail, de ses réussites et des défis qu’elle relève avec succès.

Malheureuse dans son environnement de travail faute de reconnaissance, malgré les efforts pour corriger la situation auprès de son employeur, elle a décidé qu’il était temps de chercher un nouvel emploi.

Durant l’une de nos rencontres, Sophie a exprimé à quel point elle se sentait nerveuse à l’idée de passer une entrevue pour obtenir un emploi qu’elle convoite depuis un moment. En pleurant, elle m’a dit qu’elle se sentait incapable de réussir l’entrevue du lendemain, qu’elle manquait de confiance en elle et ne saurait jamais quoi dire. À ce moment-là, je me suis penchée vers elle, je l’ai regardée droit dans les yeux et je lui ai dit en insistant sur tout ce que je savais d’elle « Moi, j’ai confiance en toi! Tu as toutes les qualités recherchées par un bon employeur; tu es travaillante, honnête, transparente, tu aimes travailler en équipe, tu te soucies des autres et tu es toujours prête à rendre service, tu es compétente dans ce que tu fais, tu es digne de confiance, tu es intelligente et tu as une grande capacité au travail. » Malgré sa difficulté à reconnaître ses qualités, Sophie s’est néanmoins sentie touchée par ma reconnaissance. En soupirant, elle m’a alors dit : « Je ne serais jamais capable de m’exprimer comme ça, comme tu viens de le faire. » Après un court moment de silence, son visage s’est illuminé et elle a poursuivi en disant : « Je pourrais écrire ce soir et me pratiquer à m’exprimer. » Sa solution m’a fait sourire et je lui ai répondu : « Je trouve frappant de voir que tu trouves tes propres moyens pour arriver à atteindre tes objectifs, lorsque tu prends le temps de t’arrêter. »

En reflétant à Sophie sa réalité en tant que travailleuse, mon intervention a eu pour effet de l’amener à récupérer une vision d’elle-même dans ses forces et ses qualités, et de l’habiliter à trouver des solutions pour mieux se présenter à son entrevue.

Maintenant, je vous invite à porter votre regard sur vous-même. Êtes-vous capable de vous reconnaître, de vous mettre en valeur? Dans l’affirmative, y-a-t-il une personne importante dans votre vie qui vous a donné le sentiment d’être vue et reconnue pour qui vous êtes? Que ce soit un parent, un professeur, un ami de la famille, vous avez certainement reçu de la reconnaissance au cours de votre vie. Fondamental et légitime, le besoin de reconnaissance mérite que l’on en prenne soin au cours de notre vie, et cette attention s’inscrit dans un processus qui n’est pas toujours facile. Chacun a besoin de reconnaissance à plusieurs reprises avant d’arriver à la reconnaissance de soi. En tant qu’autorité, parent, éducateur, intervenant ou patron, êtes-vous soucieux de répondre au besoin de reconnaissance de vos enfants, clients ou employés? Pour ma part, comme TRA, thérapeute en relation d’aidemd, j’ai la capacité de saisir les enjeux et les difficultés liés au besoin de reconnaissance. Je suis également en mesure de vous accompagner vers le développement de votre plein potentiel créateur et vers votre réalisation.

Mon prochain article portera sur une autre qualité importante que le TRAmd, thérapeute en relation d’aide doit à mon sens développer. Il s’agit de la foi dans le potentiel créateur de la personne aidée. Enfin, je vous laisse sur une citation de Jean de La Bruyère, penseur du XVIIe siècle :

« Il n’y a guère au monde plus bel excès que celui de la reconnaissance. »

  1. PORTELANCE, Colette, Relation d’aide et amour de soi, Éditions du CRAM, page 148.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *